« Des prisonniers de tout le pays ont annoncé qu’à partir d’aujourd’hui, ils se joindraient à une grève de la faim pacifique », a déclaré l’Observatoire vénézuélien des prisons (OVP), dimanche 9 juin.
Les ONG ont recensé au moins sept centres de détention en grève et diffusé des images de prisonniers, dont certains rassemblés dans les coursives et les cellules, chantant l’hymne national ou faisant du bruit avec les barreaux. Contactées par l’AFP, les autorités n’ont pas réagi dans l’immédiat.
Plusieurs prisons vénézuéliennes concernées
Selon l’Observatoire, les détenus sont en grève dans la principale prison pour femmes INOF dans le Miranda (centre), le centre pénitentiaire de Coro (nord-ouest), la prison d’Uribana (nord-ouest), le Centre de formation pour la Femme nouvelle Manuelita Saenz de l’Aragua (centre), la prison judiciaire de Cumana (nord-est), ainsi que dans les geôles de la police scientifique de Lara (nord-ouest).
Selon l’ONG « Una Ventana a la Libertad » (Une fenêtre sur la liberté), la prison de Tocuyito (centre), dont le nom officiel est le centre de Formation pour un homme nouveau El Libertador, est également en grève. « Les prisonniers du Venezuela, victimes de retards de procédure et de négligence pénitentiaire, se sentent trompés (…) par le ministère, qui n’a apporté aucune solution à leur situation juridique », estime l’OVP.
Des prisons surpeuplées à près de 200 %
Ils demandent « le respect de leurs droits humains, des remises de peine, des transferts vers leurs prisons d’origine et des mesures humanitaires », selon l’ONG.
Selon les estimations des ONG, les prisons vénézuéliennes sont surpeuplées à près de 200 % et les prisonniers se plaignent constamment de mauvais traitements, de retards dans les procédures et de graves problèmes d’alimentation. À la fin de l’année dernière, le gouvernement a repris manu militari le contrôle de sept prisons dont on estimait qu’elles étaient sous la coupe de gangs criminels. La prison de Tocuyito en faisait partie.