L’accalmie aura été de courte durée en Haïti. Les bandits armés ont recommencé à kidnapper des gens et notamment un entrepreneur. En réponse, la police a annoncé des opérations « contre les gangs armés » qui « peuvent être lancées à tout moment », a tenté de rassurer Rameau Normil, directeur général de la police nationale. « La population se réveillera un matin et entendra que des bandits ont été neutralisés. Pour des raisons stratégiques, on ne va pas annoncer la façon dont on va procéder », a-t-il ajouté.
La police haïtienne ne sera pas seule sur le terrain. Elle sera accompagnée par des policiers kényans déjà sur place depuis fin juin dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MMSS), soutenue par l’ONU. « Il n’y a aucune possibilité d’échec dans notre mission, a martelé Godfrey Otunge, commandant des policiers kényans déployés en Haïti. On a pris des dispositions pour permettre à Haïti de se diriger vers un État de droit et retrouver la paix ». M. Otunge n’a toutefois pas précisé quand doit arriver le prochain contingent de la force multinationale d’appui, qui s’ajoutera aux 200 officiers kényans déployés sur le terrain. En parallèle, la police nationale haïtienne a repris le contrôle de l’hôpital public de la capitale qui était pris en otage par des bandits depuis les assauts des bandes armées en février dernier.
Haïti souffre depuis longtemps de la violence de ces groupes armés, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince et des axes majeurs du pays. Cette violence a resurgi en début d’année et a poussé le Premier ministre contesté Ariel Henry à démissionner. Des avions militaires transportant notamment des chars blindés ont atterri ce week-end à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince.