Les députés polonais ont approuvé une nouvelle mesure qui autorise les agents en poste à la frontière biélorusse à tirer à balles réelles sur des exilés, en situation « de légitime défense » ou de « manière préventive ». La validation de la loi a fait bondir les ONG, qui déplore une situation déjà très tendue dans la zone.
Une étape de plus dans le durcissement de la frontière polono-biélorusse. Le 12 juillet, le Parlement polonais a autorisé les forces de l’ordre déployées à la frontière biélorusse – soldats, garde-frontières, agents de polices – à tirer à balles réelles « de façon préventive » ou en « situation de légitime défense » sur quiconque tenterait de violer la frontière.
Ainsi, le texte exonère de toute responsabilité les agents qui utilisent leurs armes à la frontière, « lorsque la vie, la santé et la liberté des membres des forces de l’ordre sont menacées dans le cadre d’une atteinte directe et illégale contre l’inviolabilité de la frontière de l’État ».
La mesure a été validée à 401 voix par les députés. Seuls 17 s’y sont opposés. Le texte doit maintenant être définitivement approuvé par le Sénat.
L’annonce de cette nouvelle loi a fait bondir les associations, qui octroie selon elles aux forces de l’ordre « un droit de tuer », ont-elles dénoncé dans le journal Gazeta Wyborcza.
« Cette loi ne va faire qu’empirer une situation déjà très difficile à la frontière biélorusse, déplore auprès d’InfoMigrants Bartek Rumienczyk, chargée de communication pour l’association Grupa Granica. À cause de la zone tampon, déjà, il nous est impossible de documenter ce qu’il se passe dans la région, y compris la violence exercée par les garde-frontières. Cela va encore compliquer davantage notre travail et rendre la zone plus dangereuse pour les exilés ».