Le Panama, petit pays d’Amérique centrale, est devenu un passage incontournable pour les migrants cherchant à rejoindre les États-Unis, situés à 5 000 km au nord. En 2023, plus de 520 000 personnes ont défié la jungle du Darien, une traversée périlleuse de plusieurs jours. Face à cette situation, Washington a alloué 6 millions de dollars pour financer le rapatriement direct des migrants, en priorité ceux avec des antécédents judiciaires, mais également potentiellement tous les migrants.
Dès sa prise de fonction le 1er juillet, le président panaméen José Raul Mulino avait déclaré que la frontière américaine ne commence plus au Texas, mais dès le Panama. Dans ce contexte, un accord a été signé avec les États-Unis pour faciliter le rapatriement des migrants illégaux. Le premier vol d’expulsion a eu lieu ce mardi, transportant 29 Colombiens menottés, tous ayant des antécédents judiciaires, dont l’un était lié à l’organisation criminelle du clan du Golfe.
« L’accord concerne tout le monde, pas seulement les criminels »
Ils n’étaient pas les premiers à être ainsi expulsés, puisque le Panama avait déjà pris cette initiative plus tôt dans l’année. Mais l’accord avec Washington devrait augmenter les fréquences : un nouveau vol spécial est prévu d’ici à la fin de la semaine.
Si cette première phase de l’accord cible principalement les migrants ayant des antécédents judiciaires, il prévoit également le rapatriement de toute personne entrant au Panama par la jungle du Darien en route vers les États-Unis. « L’accord concerne tout le monde, pas seulement les criminels », a souligné Marleine Pineiro, responsable de la sécurité intérieure des États-Unis pour l’Amérique centrale, présente lors de l’expulsion aux côtés de fonctionnaires américains et panaméens.
Bien que les Colombiens soient nombreux parmi les migrants traversant la jungle du Darien – ils seraient 10 000 cette année –, ils ne représentent qu’une partie du flux migratoire. En effet, environ dix fois plus de Vénézuéliens sont, eux aussi, entrés en Amérique centrale. Cependant, les relations tendues entre le Panama et Caracas compliquent le début des procédures d’expulsion pour les migrants vénézuéliens.