Dans un communiqué publié le 9 mars 2020, l’organisation demande au gouvernement camerounais d’enquêter sur la disparition forcée de plus de 130 hommes et garçons, arrêtés dans leurs villages il y a plus de cinq ans et dont on est sans nouvelle.
Cette campagne, intitulée «Où . sont-ils ? Justice pour les victimes de Magdémé et Doublé» a débuté le 10 mars 2020, peut-on lire dans un communiqué publié le 9 mars 2020 par Amnesty international. A en croire Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, ladite campagne a comme objectif d’inciter les autorités à fournir des réponses aux familles de ceux qui ont disparu et à amener à rendre des comptes les forces de sécurité responsables des violations des droits humains commises lors du raid qui a conduit aux disparitions forcées.
«Depuis cinq ans, la vie des familles des hommes et des garçons qui ont disparu en ce jour funeste du 27 décembre 2014 est en suspens. Nous voulons leur montrer qu’on ne les a pas oubliés et que nous continuerons de faire pression sur les autorités camerounaises jusqu’à ce que la vérité éclate pour chacun des 130 hommes et garçons,» a déclaré Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.
L’interlocutrice ajoute: «le gouvernement du président Paul Biya doit briser le silence assourdissant qui entoure ces disparitions forcées, donner des réponses aux familles des victimes et permettre que justice soit rendue.» Le document indique que «le 27 décembre 2014, les forces de sécurité camerounaises ont arrêté arbitrairement plus de 200 hommes et garçons à Magdémé et Doublé, deux villages de la région de l’Extrême-Nord, lors d’un raid violent au cours duquel huit personnes ont été tuées, dont un mineur, et plus de 70 bâtiments réduits en cendres.
Au moins 130 de ces personnes sont toujours portées disparues. Le 27 décembre 2014, les forces de sécurité camerounaises ont bouclé les villages de Magdémé et Doublé, dans le département du Mayo-Sava, dans la région’ de l’Extrême-Nord, afin d’y mener une opération de ratissage, en réaction aux attaques répétées de Boko Haram dans le secteur. Huit personnes, dont un mineur, ont été tuées et des habitations ont été incendiées et pillées».