Une centaine d’étudiants ont été blessés au Bangladesh lors d’affrontements entre deux groupes rivaux, l’un opposé aux quotas pour les postes les plus prisés du pays, l’autre fidèle au parti gouvernemental, a précisé la police. Des centaines d’étudiants se sont opposés sur le campus universitaire de Dacca, en lançant des pierres et des bombes à essence, se battant avec des bâtons ou des barres de fer, selon des témoins et des forces de l’ordre.
La semaine dernière, la plus haute juridiction du Bangladesh a suspendu pour un mois les quotas pour les postes les plus prisés de la fonction publique. Ce système vise à réserver plus de la moitié des postes de fonctionnaires bien rémunérés et très demandés à certaines catégories de la population, ce que les étudiants jugent discriminatoire.
Ce système de quotas réserve 30% des postes de fonctionnaires aux enfants de ceux qui se sont battus pour obtenir l’indépendance du Bangladesh en 1971, 10% aux femmes, 10% à des districts spécifiques. Pour les étudiants, seuls les quotas en faveur des minorités ethniques et des personnes handicapées (soit 6% des postes), devraient être maintenus.
Le système des quotas avait été aboli en 2018 après des semaines de manifestations. La Haute Cour de Dacca est revenue sur cette décision en juin, suscitant l’ire des étudiants.
« Ils ont frappé nos manifestants »
Des étudiants avaient commencé à protester début juillet afin d’exiger un système basé sur le mérite. Masud Mia, un inspecteur de police, a indiqué lundi 15 juillet qu’environ « cent étudiants dont des femmes » ont été blessés et emmenés à l’hôpital.
« Ils ont attaqué notre manifestation pacifique avec des barres de fer, des bâtons et des pierres », a témoigné auprès de l’AFP Nahid Islam, le coordinateur nationale des manifestations anti-quotas. « Ils ont frappé nos manifestantes. Au moins 150 étudiants ont été blessés, dont 30 femmes, et 20 étudiants sont dans un état critique », a-t-il ajouté.
Une étudiante de 26 ans, Shahinur Shumi, 26, s’exprimant depuis son lit d’hôpital, a indiqué que les manifestants avaient été attaqués par surprise. « Soudain, le Chhatra League [l’aile étudiante du parti au pouvoir au Bangladesh, Ndlr] nous a attaqués avec des bâtons, des machettes, des barres de fer et des briques », a-t-elle raconté.
Des milliers d’étudiants ont également manifesté dans une douzaine d’autres universités dans la nuit de dimanche à lundi.