La justice aurait reconnu coupable l’ancien directeur de China Huarong Asset Management d’avoir accepté l’équivalent de 140 millions d’euros de pots-de-vin.
Bai Tianhui a été condamné à mort, a précisé la chaîne, citant la décision d’un tribunal de Tianjin, grande ville portuaire proche de Pékin. Une peine inhabituelle en Chine à l’encontre d’un haut dirigeant économique. Mais des « peines de mort avec sursis » sont parfois prononcées. Elles correspondent, dans les faits, à des peines de prison à vie.
Un précédent en 2021
Cette affaire en rappelle une autre de ce genre. En 2021, Lai Xiaomin, l’ancien PDG d’un fonds d’investissement, a été exécuté pour corruption. La justice lui reprochait d’avoir obtenu 215 millions d’euros de pots-de-vin. Elle lui attribuait en outre des détournements de fonds publics de plus de 3 millions d’euros.
Quant au groupe China Huarong, il s’agit de l’un des plus grands gestionnaires de créances douteuses, c’est-à-dire celles qui présentent une grande probabilité de ne pas être remboursées. Ces dernières années, ce groupe a défrayé la chronique pour son énorme endettement de 214 milliards d’euros. Il avait été suspendu durant neuf mois de cotation à la bourse de Hong Kong en 2021.
China Huarong fait partie des quatre entreprises créées en 1999 par le gouvernement chinois afin d’assainir le secteur bancaire. Le groupe, qui compte pour actionnaire principal le ministère chinois des Finances, s’est diversifié dans l’investissement, les prêts et l’immobilier.
À un moment où l’économie faiblit, les malversations du secteur financier sont au cœur de la campagne anticorruption du président Xi Jinping, menée depuis son arrivée au pouvoir en 2012 et qui sert sa légitimité auprès de l’opinion.
Dans son rapport annuel sur la peine de mort paru ce mercredi 29 mai, Amnesty International indique que le nombre d’exécutions a atteint son plus haut niveau dans le monde depuis 2015, sous l’effet d’une forte augmentation en Iran. Selon l’organisation de défense des droits humains, les cinq pays comptant le plus d’exécutions en 2023 sont la Chine, où elles sont estimées à plusieurs milliers, l’Iran, l’Arabie saoudite, la Somalie et les États-Unis. Amnesty a dénombré 1 153 exécutions en 2023 – sans inclure la Chine, qui ne donne pas ses chiffres -, soit une hausse de plus de 30% par rapport à 2022.