Plusieurs études montrent que la moitié des viols ont lieu au sein du cercle familial ou marital. Mais la loi indienne considère que le crime de viol ne peut pas exister au sein d’un couple, puisque le mariage implique un consentement sexuel.
Une conception réductrice qui empêche les victimes de porter plainte et de prendre la mesure du phénomène. Saisie par des plaignants, la Haute Cour de Delhi et la Cour suprême réclament depuis 2022 l’intégration du viol conjugal dans le Code pénal.
L’institution du mariage glorifiée par les nationalistes hindous
Le gouvernement s’oppose obstinément à cette intégration dans le Code pénal. S’il reconnaît les violences conjugales, il récuse le terme de viol au motif qu’il entame le prestige de l’institution du mariage. Celle-ci est glorifiée par les nationalistes hindous au pouvoir, pour qui les divorces sont une tendance toxique imposée par l’Occident.
Ce vendredi 4 octobre, le gouvernement, dans un document de quarante-neuf pages, a expliqué que « si le consentement sexuel est fondamental, sa violation dans le mariage doit être sanctionnée moins sévèrement ». De quoi faire désespérer les défenseurs des droits des femmes qui font face à des cas d’esclavagisme sexuel entre époux.